Prises de position / Revue de presse

Quelques dossiers en cours

Stade olympique de la Pontaise

Cet édifice, qui possède des qualités architecturales remarquables, est le seul équipement sportif suisse des années 1950 à être conservé dans son état d’origine. Combinant judicieusement l’utilisation du béton et de l’acier, il est le fruit de l’heureuse collaboration entre l’architecte Charles-François Thévenaz et l’ingénieur Emile Thévenaz. Construit en vue des championnats du monde de football de 1954, il possède des particularités qui lui sont propres: « La forme ovale du stade permet de placer le plus grand nombre de spectateurs le plus près possible du centre du terrain. Les gradins eux-mêmes sont disposés selon une courbe parabolique de visibilité. La hauteur limite des gradins est la plus basse aux extrémités du grand axe et la plus haute sur les extrémités du petit axe. Il est ainsi créé un volume gauche à trois dimensions, dont l’expression par le dessin et l’exécution sont très difficiles. Aucune ligne n’est droite et les courbes ne peuvent être tracées au compas. La largeur des bandeaux et des corniches, ainsi que celle des piliers, varient constamment. Les façades du stade sont courbes en plan et en élévation. Ceci posa un problème architectural exceptionnel. » (BTSR, n° 11 et 12 / 1953).
Malheureusement, toutes ces remarquables qualités du stade ont dû échapper lors du recensement architectural, ce qui a pour conséquence que le stade et ses annexes y figurent avec la note 3 seulement (PGN du 19 avril 1995). Patrimoine suisse, section vaudoise a l’espoir que cette note sera révisée. A l’évidence, le stade de la Pontaise a valeur de témoignage d’intérêt national unique et mérite, pour cela, d’être sauvé de la démolition à laquelle le destine la Ville de Lausanne.

En mars 2024, Patrimoine suisse, section vaudoise, a lancé une pétition en faveur du maintien du stade olympique de la Pontaise.Signer la pétition.

Lire notre prise de position dans A Suivre n° 53.
En 2018, le stade a été inscrit sur la Liste rouge de Heimatschutz.

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Le château de Gréchon : un patrimoine qui menace ruine

Construit durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, le château de Gréchon est un objet patrimonial d’importance cantonale (note 2). Située en zone agricole, cet édifice présente une disposition très originale : le logement de maître, richement aménagé, dans le pavillon sud-ouest, celui du fermier dans le corps central et un rural accolé au nord-est. Le volume et les façades du rural font écho au logement de maître, ce qui permet à la bâtisse de présenter une certaine symétrie. Ce long bâtiment de 50 m est complété d’annexes et de jardins en terrasses. Le château a conservé sa substance d’origine (parquets, boiseries, décors peints, poêles en faïence, fenêtres, etc.), ce qui lui confère un caractère exceptionnel. Sa valeur historique est largement reconnue dans les milieux patrimoniaux, qui s’accordent sur le fait qu’il s’agit d’un bâtiment d’intérêt national. Or, resté inhabité depuis des décennies, cet ensemble se dégrade de manière dramatique : de nombreux dégâts sont apparus (infiltrations d’eau, mérule, vandalisme) et le rythme de ces dégradations ne peut que s’accélérer avec le temps.

Patrimoine suisse a sollicité en mars 2020 le classement du château de Gréchon et du four à pain voisin afin d’assurer leur sauvegarde et d’obliger ses propriétaires à entretenir leur bien de manière satisfaisante ou à s’en séparer. Le Conseiller d’Etat en charge du dossier, Pascal Broulis, a répondu alors que le Canton donnait suite à la demande de la Municipalité de Moudon de surseoir à cette requête durant une année au moins, des négociations étant en cours en vue de l’acquisition de cet objet par un potentiel acheteur. Quatre ans plus tard, le château n’est toujours pas vendu et continue à se dégrader. Une interpellation a été déposée en février 2024 au Grand Conseil par Muriel Thalmann, députée et présidente de Patrimoine suisse, section vaudoise (cf. 24 heures, 28.02.24).

Détail du Grand salon du château de Gréchon.

Quelques dossiers classés

Les anciens Moulins Rod à Orbe

Dans le courant de l’Année européenne du patrimoine culturel 2018, plusieurs actions de sensibilisation ont été entreprises pour valoriser les Anciens Moulins Rod à Orbe (manifestation « Clou rouge » de Patrimoine suisse, Journées européennes du patrimoine). Ces moulins étaient alors menacés d’une destruction quasi complète par leur propriétaire qui souhaitait y construire des logements.

Pour rappel, un moulin artisanal s’est développé depuis le XVe siècle sur la rive gauche de l’Orbe et a évolué au rythme des progrès techniques et industriels. Le site a connu une forte expansion lors de la reprise du moulin par Jules Rod à la fin du XIXe siècle. Après s’être étendue sur la rive droite au début du XXe siècle, la minoterie a fonctionné comme telle jusque dans les années 1990. Les traces de cette activité proto-industrielle puis industrielle sont aujourd’hui encore parfaitement visibles dans l’ensemble des bâtiments. Non seulement leur architecture, très organique, est encore intacte, mais les installations fixes (turbines, filtre à poussières, etc.) et une partie du mobilier se trouvent toujours in situ, conférant à ce témoin de la vie économique du Nord vaudois une valeur supplémentaire. Le site des moulins Rod est d’autant plus remarquable qu’il n’existe pas d’équivalent dans le canton de Vaud, ni même en Suisse romande. La Suisse se désindustrialisant peu à peu, on ne peut que constater la disparition progressive de ce type d’architecture au fil des décennies. Il ne restera bientôt plus de moulins de cette importance témoignant d’une activité aussi bien artisanale qu’industrielle.

Plusieurs études ont été réalisées par divers experts dans le courant 2017 et 2018 : une étude historique par Catherine Schmutz, qui complète celle effectuée en 1997 ; une étude archéologique par Archéotech ; et enfin un recensement du patrimoine mobilier fixe et mobile conservé in situ, par Daniel Glauser. L’ensemble des études s’accordent à affirmer que la note attribuée au moulin rive gauche est nettement sous-évaluée (note 3) et que ce moulin mérite sans conteste un classement. Or, alors plus de deux ans après que ces études ont été rendues s’étaient écoulés, nous constations que la note au recensement architectural n’avait toujours pas été révisée. De plus, les démarches en vue d’un classement avaient été gelées. Cette situation est incompréhensible aux yeux de Patrimoine suisse, d’autant plus qu’un nouveau projet – de qualité relativement médiocre au vu de l’importance du bâtiment – a été mis à l’enquête l’automne dernier. Une grande part du bâtiment est transformée en logements (22 appartements) alors qu’une autre, épargnée, est transformée en « musée », dont la viabilité semble actuellement nulle, la commune et le propriétaire n’ayant encore formé aucun projet à moyen et long terme à ce sujet.

Pour toutes les raisons invoquées ci-dessus, Patrimoine suisse, section vaudoise a sollicité en septembre 2019 le classement du moulin situé sur la parcelle 581 (rive gauche). En effet, seul un classement permettra d’assurer à long terme la sauvegarde d’un tel site, éminemment fragile face à la pression immobilière. Patrimoine suisse demande également une réévaluation urgente de la note. Une note 1 ou 2 permettra aussi d’obtenir plus facilement des dérogations concernant les normes d’incendie et d’énergie, dont les exigences sont très contraignantes et impactent fortement le bâtiment en cas de travaux. Rappelons aussi que ce lieu fait partie des sites d’intérêt national « A » qui exige la sauvegarde aussi bien de la substance architecturale que de la structure (ISOS national). D’autre part, la majorité des bâtiments situés sur la rive droite présentent un intérêt patrimonial indéniable et forment un ensemble avec les bâtiments rive gauche. Leur note de recensement devrait également être adaptée, afin d’assurer là aussi une mise en valeur respectueuse du bâti existant. La mise à l’inventaire des bâtiments situés sur cette parcelle 585 est souhaitable.

Au printemps 2021, Patrimoine suisse a finalement obtenu gain de cause, le département concerné ayant accepté de classer ce bien, désormais en note 2 au recensement architectural. De plus, dans le cadre d’une convention signée en 2022 avec le propriétaire Orllati, Patrimoine suisse a obtenu la garantie que les anciens bureaux de Jules Rod allaient être conservés en l’état (volumétrie et boiseries), échappant ainsi à des transformations lourdes. Entre temps, le musée « Patrimoine au fil de l’eau » a dû fermer ses portes fin septembre 2020, fermeture que Patrimoine suisse déplore. La Commune n’a su profiter de cette occasion et des espaces mis à disposition par le propriétaire pour concevoir un espace muséal retraçant un pan de la vie économique urbigène qui a fait vivre toute une région pendant des décennies. (mise à jour: mai 2023)

→ lire l’article au sujet de l’histoire des anciens Moulins Rod dans le A Suivre de septembre 2012.

Anciens Moulins Rod à Orbe. Photo Patrimoine au fil de l’eau.

Nouvelle loi vaudoise sur la protection du patrimoine et Recensement architectural des bâtiments du XXe s.

La section vaudoise de Patrimoine suisse a suivi avec beaucoup d’intérêt la récente  présentation de la nouvelle loi sur la protection du patrimoine et le résultat du recensement architectural des bâtiments et ouvrages d’art du XXe siècle, construits pendant la période 1920-1975. Patrimoine suisse s’en réjouit car il s’agit là de deux instruments importants qui posent des bases solides en faveur de la protection du patrimoine bâti en général et celui, encore peu connu, du XXe siècle.

Patrimoine suisse, section vaudoise a eu le privilège d’être consulté lors de l’élaboration de la nouvelle Loi sur la protection du patrimoine culturel immobilier (LPrPCI). Celle-ci ne révolutionne pas les mécanismes actuellement en vigueur de protection mais apporte des améliorations et des clarifications appréciables. Elle renforce notamment le recensement architectural, qui constitue la base de l’appréciation qualitative des bâtiments, ainsi que les mesures conservatoires en cas d’abus. Elle précise les mesures de l’inscription à l’inventaire et clarifie les responsabilités des communes. De plus, la nouvelle loi oblige à équilibrer les enjeux patrimoniaux et les contraintes liées à l’énergie. Toutes ces nouveautés réjouissent Patrimoine suisse, qui y voit une manière raisonnable de veiller sur le patrimoine bâti et qui espère que la nouvelle loi soit largement plébiscitée par le Parlement.

Quant aux réalisations du XXe siècle, le sujet est évidemment plus délicat car il faut un certain recul pour porter un jugement de valeur. Patrimoine suisse attendait avec impatience le résultat de cette évaluation que la commission chargée de cette mission a menée à bien ces quatre dernières années. Son rapport d’évaluation scientifique fournira aux propriétaires – privés et publics – ainsi qu’à tous les acteurs dans le domaine du bâti une bonne base de référence susceptible de les guider dans leurs futures interventions. Elle fournira également au public les moyens pour apprendre à connaître et à apprécier notre patrimoine récent. Patrimoine suisse espère que les recommandations de cette commission soient appliquées dans les meilleurs délais, n’estimant pas nécessaire d’attendre la mise en œuvre de la nouvelle LPrPCI.

Depuis de nombreuses années, Patrimoine suisse est conscient de la valeur patrimoniale du stade olympique de la Pontaise et s’oppose à sa démolition future prévue dans le cadre du projet Métamorphose. C’est donc avec un immense soulagement que Patrimoine suisse a pris connaissance de l’évaluation faite par la commission, de cet objet. Celle-ci propose de lui attribuer la note *1*, l’élevant ainsi au rang de monument d’importance nationale, et de procéder à son classement comme monument historique. C’est une nouvelle réjouissante, qui met à l’abri le stade et sauvegarde ainsi un témoin majeur de l’ingénierie et de l’architecture des années 50.

La Tour-de-Peilz, le 23 juin 2020

→ télécharger le communiqué de presse de PSSV
→ lien vers la Liste de rouge de Patrimoine suisse (stade de la Pontaise)
→ télécharger le rapport de la Commission (recensement XXe s.)
→ télécharger le projet de loi (LPrPCI)
→ lire les prises de position de Me Bovay et Me Wiedler dans les numéros A Suivre de septembre et avril 2020

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Cures vaudoises

Patrimoine suisse, section vaudoise s’oppose au projet du Canton de vendre une vingtaine de cures vaudoises dont la majorité d’entre elles ont été construites avant 1845. La pétition contre le démantèlement des cures vaudoises a été remise au Grand Conseil le 12 septembre 2017 munie de 1200 signatures. Notre section  est convaincue de la valeur patrimoniale et de l’utilité sociale des cures historiques vaudoises. La conservation de cet ensemble architectural unique en Suisse est de la responsabilité de l’Etat de Vaud qui doit assumer son entretien. En projetant de vendre au plus offrant une vingtaine de cures, l’Etat démantèle son propre patrimoine et contrevient à son devoir d’exemplarité.

Le 21 mars 2019, le Conseil d’Etat vaudois a annoncé vouloir désormais vendre seulement six cures. Ces six cures n’appartiennent pas au corpus historique des cures construites par les autorités bernoises ou vaudoises entre 1536 et 1845. D’autre part, le Conseil d’Etat prévoit plusieurs mesures de protection pour les cures en question. Dans ces conditions, Patrimoine suisse, section vaudoise ne s’oppose pas à leur mise en vente. Toutefois, elle veillera attentivement à ce que les engagements du Conseil d’Etat soient tenus et n’hésitera pas à se remobiliser dans le cas contraire.

Nous encourageons les locataires de cures vaudoises dont le bail est résilié sans motif de prendre rapidement contact avec notre association et sa présidente.

Télécharger le communiqué de presse du 23 mars 2019, le texte de la pétition et le communiqué de presse « Pétition pour empêcher le démantèlement des cures vaudoises » du 8 septembre 2017.
Descriptif des cures vendues dans notre journal A Suivre n° 67 et A Suivre n° 68.

La Liberté, « Le Conseil d’Etat veut vendre six cures pour 6 à 8 millions », par ATS, 21 mars 2019.
24 heures,
« Une pétition pour que le Canton garde ses cures », par ATS, 13 septembre 2017.
La Région Nord vaudois,
« Le Canton en a-t-il vraiment cure? », par S. Gabioud, 13 septembre 2017.
cath.ch, « Pétition de Patrimoine suisse contre la vente des cures vaudoises », par M. Page, 13 septembre 2017.
La Télé, « Vaud doit renoncer à la vente de vingt cures », 12 septembre 2015.
Le Courrier, « Les défenseurs du patrimoine veulent dissuader l’Etat de vendre ses cures », par J. Cachin, 23 juillet 2015.

Cure de Peney-le-Jorat. Photo B. Lovis 2017

Château d’Hauteville (St-Légier)

En 2014, les héritiers du château d’Hauteville faisaient part de leur volonté de se défaire du domaine. Ayant appris que l’Etat n’avait pris aucune disposition pour la sauvegarde de ce patrimoine unique (note 1, pas classé cependant), ni pris la peine de dialoguer avec les héritiers afin de trouver une solution élégante pour la protection de ce patrimoine, notre section a adressé une première lettre au Conseiller d’Etat M. Broulis, dont dépend le service des Monuments et Sites, qui n’a manifesté aucun intérêt pour l’avenir d’Hauteville. A la suite de quoi, nous avons alors adressé une nouvelle lettre au Conseil d’Etat en proposant des solutions permettant à la fois d’assurer une sauvegarde minimale de la mémoire patrimoniale liée au château (inventaire scientifique du mobilier qui allait être mis en vente) et de répondre au désir de vente des héritiers. Une procédure de dation aurait notamment permis une réduction des droits de succession en échange de certains objets attachés au patrimoine vaudois. Sous le prétexte de n’avoir aucun moyen légal d’intervenir, le Conseil d’Etat a refusé une fois encore de prendre contact avec les héritiers. Jugeant cette décision inadmissible, notre section a été contrainte de faire recours contre la décision du Conseil d’Etat auprès de la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal. Dans son jugement, la cour nous a donné raison sur le principe et a confirmé que l’Etat avait non seulement les moyens d’intervenir mais aussi la mission de sauvegarder un tel patrimoine. L’Office fédéral de la Culture, que nous avions aussi avisé, nous a donné raison à son tour; il  a proposé au Canton son aide et son appui, que ce dernier a négligés. Le Canton a été contraint de procéder à un inventaire scientifique du mobilier ainsi que de procéder à une documentation photographique. Mais cela a été exécuté avec tant de mauvaise volonté que ni l’un ni l’autre n’ont abouti formellement.

Faute d’entretien depuis des décennies, le château et ses dépendances ont continué à se dégrader. Toutefois, en décembre 2018, son sort a enfin été fixé: le domaine est vendu à une université américaine, Pepperdine University. Ses représentants s’engagent à le restaurer dans les règles de l’art avec l’aide de la section cantonale Monuments et Sites. Cette nouvelle réjouit Patrimoine suisse, qui appuie la démarche des nouveaux propriétaires. La procédure de classement, qui était au point mort, a été relancée, le château a été classé en 2019 et les travaux de restauration ont démarré en 2020.

En 2023, à l’occasion de la fin de la première phase des travaux, Patrimoine suisse a édité un ouvrage richement illustré consacré au château d’Hauteville et à son domaine.

A Suivre, « Hauteville, un chantier spectaculaire tout en finesse », par N. Delachaux, septembre 2020.
Le Temps,
« Le château d’Hauteville vendu à une université américaine », par Y. Roulet, 15 décembre 2018.
La Tribune de l’art, « Château d’Hauteville: tout doit disparaître », par B. Bonnet Saint-Georges, 10 septembre 2015.
La Méduse
, « Patrimoine suisse s’inquiète de l’avenir du château d’Hauteville, fleuron de l’architecture du 18e siècle », 15 octobre 2014.
La Tribune de l’art, « À vendre (séparément) : le château d’Hauteville et son contenu », par B. Bonnet Saint-Georges, 2 novembre 2014. Article repris dans notre A Suivre n° 65.

Château d’Hauteville. Photo B. Lovis 2015

La Muette de C.F. Ramuz (Pully)

La section vaudoise a fait opposition en 2017, puis recours l’année suivante au Tribunal cantonal contre le projet de transformation de la maison de Ramuz, porté par l’arrière-petite-fille de l’écrivain. Ce projet implique la création d’un espace muséal dédié à Ramuz ainsi que l’aménagement de cinq logements dans la Muette, qui n’en comporte actuellement que deux. Le section précise qu’elle n’a jamais remis en cause le projet d’espace muséal prévoyant la conservation du bureau de l’écrivain. C’est par contre la modification de l’appartement où vécut Ramuz (suppression de plusieurs pièces et modification de la distribution), ainsi que l’atteinte portée à la façade classée qui ont été principalement remises en cause dans le recours.

Photo 24 Heures

La façade et la toiture de La Muette sont classées monuments historiques depuis 1958 et l’intérieur est inscrit à l’inventaire en note 2, impliquant que cet intérieur doit être conservé dans sa forme et sa substance. A cela s’ajoute la haute valeur culturelle du lieu de vie de l’un des plus grands écrivains de Suisse, de stature internationale. Une récente étude historique a relevé l’importance historique de La Muette et préconisé le maintien dans sa substance non seulement du bureau, mais aussi de l’appartement occupé par l’écrivain. D’autre part, des spécialistes de l’œuvre de Ramuz reconnaissent que l’appartement de l’écrivain est un élément essentiel pour la connaissance de son œuvre, et qu’il mérite d’être conservé dans son entier.

La CDAP a considéré, dans son arrêt du 21 février 2019, que la préservation de l’intégralité de l’appartement de l’écrivain présenterait objectivement un intérêt, mais que le manque de financement, notamment public, permettant cette conservation impliquait une validation du projet souhaité par l’héritière de Ramuz. Les Juges ont également considéré que les interventions projetées sur la façade classée ne seraient pas problématiques du fait de leur discrétion. La section vaudoise de Patrimoine suisse estime qu’en autorisant la modification de l’appartement de Ramuz, les Juges n’ont pas suffisamment tenu compte de l’importance historique et culturelle de La Muette dans l’œuvre de cet écrivain. C’est ainsi un élément patrimonial important, intéressant le public et valorisant pour notre région, qui va subir de lourdes transformations. La section vaudoise a néanmoins renoncé de former recours au Tribunal fédéral.

Télécharger le communiqué de presse « La Muette de C.F. Ramuz: un rendez-vous manqué avec l’histoire », du 13 mars 2019.

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Jardin botanique (Lausanne)

Imaginé et réalisé par l’architecte Alphonse Laverrière et le paysagiste Charles Lardet en 1937-1946, le jardin botanique de Lausanne possède une valeur patrimoniale indéniable. C’est pour cette raison que l’ensemble a reçu, en 2002, la note 2 au recensement architectural cantonal et qu’il a été inventorié comme bien culturel d’importance nationale par la Confédération avec le degré de protection A, qui est le plus élevé. Le jardin est aussi répertorié dans l’inventaire ICOMOS des jardins historiques du canton de Vaud.
Estimant que la construction d’une serre sur les plates-bandes de l’allée principale du jardin botanique porterait une atteinte grave à la qualité esthétique et patrimoniale du jardin, Patrimoine suisse section vaudoise s’est opposé à cette construction et a déposé un recours auprès de la Cour de droit administratif et public (CDAP) contre la décision communale d’autoriser la construction de la serre à cet endroit. Il est à souligner que tant le conservateur cantonal que la déléguée à la protection du patrimoine bâti de la ville de Lausanne avaient préavisé négativement ce projet de serre.
Le recours n’a porté que partiellement ses fruits. Par sa décision du 9 novembre 2017, la Cour a autorisé la construction de la serre contestée mais a assorti cette autorisation de l’obligation de démolir les deux serres existantes. Elle subordonne aussi tout nouveau permis de construire à la réalisation d’une étude sur l’ensemble du site.

Communiqué de presse « Projet de serre pour le jardin botanique de Lausanne: un projet cantonal irrespectueux du patrimoine », 29 janvier 2018.
Lire l’article paru dans A Suivre n° 68.
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Revue de presse (sélection)

La Liberté, « Le château de Gréchon à l’abandon », par N. Athaway, 29 février 2024.
24 heures, « Patrimoine de Moudon. À l’abandon, le château de Gréchon sera-t-il sauvé?« , par S. Galliker, 28 février 2024.
24 heures, « Départ de Béatrice Lovis: « La situation du patrimoine a empiré » », par E. Le Bec, 12 avril 2023.
24 heures, « Un livre révèle les secrets du siège de Patrimoine suisse », par S. Arboit, 4-5 septembre 2021.
Terre et Nature, « Le domaine de La Doges, parenthèse bucolique avec vue sur le Léman », par C. Grandjean, 13 août 2020.
24 heures,
« A Vincy, Patrimoine suisse a négocié un accord inédit », par Y. Merz, 27 août 2020.
24 heures
, « Honorée, La Doges cherche un peu plus de lumière », par K. di Matteo, 29-30 juin 2019.
Radio lfm, Grand format, « La bourgeoisie des siècles passés se dévoile à La Tour-de-Peilz », par R. Felley, 21 juin 2019.
24 heures, « Elle veut sauver le bâti vaudois », portrait de la présidente Béatrice Lovis par D. Botti, 14 juin 2019.

RTS la Première, Les Dicodeurs aux Moulins Rod à Orbe, du 14 au 18 mai 2018. Invités: Martin Killias, président de Patrimoine suisse, et Béatrice Lovis, présidente de la section vaudoise.
24 heures, « Le château de l’Aile vous ouvre ses portes pour une seule et unique fois », par S. Arboit, 20 avril 2018.

RTS, Mise au point, « Ô mon beau patrimoine », 17 décembre 2017.
24 heures
, « Nous voulons relancer les négociations sur La Muette », par M. Nicollier, 25 octobre 2017.

24 heures, « La passion du patrimoine selon Béatrice Lovis », par L. Aubert, 27 mai 2017.
La Région Nord vaudois, « Une présidente pour le patrimoine », par I. Raposo, 22 mai 2017.

Le Courrier, « Pétition déposée pour le patrimoine », par M. Togni, 26 avril 2017. Lien vers le texte de la pétition et la revue de presse.
RTS, TJ du 19h30, « Ikea repoussé par le patrimoine romain d’Avenches », 11 avril 2017.
24 heures, « Les amoureux du patrimoine dénoncent la politique du Conseil d’Etat », 28 mars 2017.
RTS la Première, Journal du matin, « Le service du patrimoine vaudois sur la sellette », 3 février 2017: écouter l’intervention de Béatrice Lovis.

Voir aussi les articles cités à propos des cures vaudoises, ci-dessus.